mardi 17 mai 2016

30ième Balade santé mplp sur le champ de bataille de Rocourt (Raucoux) de 1746




Depuis trois ans bientôt, chaque deuxième dimanche du mois (sauf en juillet-août) MPLP organise une balade santé. Notre 30ième balade du 14 mai 2017 se déroulera en partie sur le champ de bataille de 1746. Départ à 9h30 avenue Ferrer 26 Herstal ou au point de départ au croisement de la rue Visé-Voie et Vieille voie de Tongres. Cette balade est dédicacée à Claude Lange et Didier Jacquemin. Sans eux il n’y aurait aujourd’hui plus de trace de la bataille de Rocourt. Une bataille importante pour son époque, vu le nombre de soldats engagés des deux côtés. Ou les 15.000 morts. Assez importante pour susciter une correspondance entre Voltaire, Frédericq le Grand et la maréchal Maurice de Saxe.
Attention : la rue Visé-voie est coupée par la chantier du parking-relais ! Nos balades-santé sont des balades commentés. Rassurez-vous : on ne vous fera pas une grosse tête. Des petits commentaires de deux-trois minutes.
On essaye d’avoir au moins 100 mètres de nos balades sur le territoire de Herstal, avec, il est vrai, un peu de tricherie. En fait, le point de départ de notre 30ième balade est à 100 mètres de la ‘frontière’ de Herstal- Vottem. Le parcours est plat à part une pente légère pour monter sur le terril des Français.
Louis XV et une alliance Autriche – Angleterre – Hollande se sont affrontés à Rocourt en 1746. Le Montabay d’où Louis XV (et Napoléon) sont venus contempler le champ de bataille a été rasé, mais nous terminons notre balade sur le terril des Français qui nous offre un panorama bien plus large que celui que Louis XV a pu voir. Les souvenirs de 1746 se limitent à quelques  panneaux explicatifs aux arbres Sainte Barbe et Courte Joie. Pourtant les deux côtés ont engagé une centaine de milliers de soldats dans cette bataille. Quel contraste avec la colonne des Morts de 1830 que nous rencontrerons Rue de la Tombe, au bout de la rue JAMBE-DE-BOIS, lieu d’une escarmouche sans importance.
Nos balades-santé sont des balades commentés. Rassurez-vous : on ne vous fera pas une grosse tête. Des petits commentaires de deux-trois minutes. Et pour ceux qui veulent en savoir plus il y a le blog  http://hachhachhh.blogspot.be/
Les urbanistes du LEMA ont intitulé leur étude sur la zone que nous allons parcourir : « comprendre le chaos ». A la fin de la balade vous aurez compris pourquoi.
Pour ceux et celles qui aiment bien boire un pot à la fin de la balade, on trouvera bien un point de chute sur la Chaussée de Tongres.

Les gardiens de la mémoire

Je dédicace cette balade à Didier Jacquemin et à Claude Lange. J’ai rencontré Didier par hasard ( ?) sur le terril des Français lors de la préparation de cette balade. Il a été co-organisateur de l'exposition sur la Bataille de Rocoux au Kinépolis en 2000. Claude, du Cercle Géohistorique de la Hesbaye Liégeoise et du Musée de Herstal, a fait avec moi le tour des sites qui commémorent cette bataille de 1746. C’est lui qui a réuni des sponsors – un peu radins -pour les panneaux explicatifs qui s’y trouvent. La bataille de Rocourt (les français parleront de Raucoux) est une des batailles majeures de ce qu’on a appelé la guerre de Succession. Il y a eu quatre grandes batailles: Fontenoy, Raucoux, Lafelt et le siège de Maastricht. Des deux côtés cette guerre a été menée avec une centaine de milliers de soldats, un record pour l’époque.

Nous avons déjà arpenté ce champ de bataille lors d’autres balades-santéle Domaine de Grand Aaz, point de départ de notre balade-santé d’avril 2015, a été le siège de l'Etat major du général autrichien Charles de Lorraine. L’Etat Major du Maréchal de Saxe par contre logeait au Château d’Othée.
http://hachhachhh.blogspot.be/2015/03/balade-sante-mplp-hermee-des-vergers-en.html
Et notre balade sur la ligne 31 à Liers a suivi la ligne d'affrontement des armées en présence en octobre 1746. L’idée de ce Ravel vient d’ailleurs de Claude Lange.

Voltaire sur la bataille de Raucoux

Même Voltaire y a consacré quelques pages. Il logeait à cette époque auprès de Frédericq le Grand, à Berlin. Celui-ci était un ami personnel de Maurice de Saxe, qui a dirigé cette guerre de Succession du côté français:
« Le Jar (= Geer – HH) séparait les deux armées. Le maréchal de Saxe marcha aux ennemis le 11 octobre à la pointe du jour, sur dix colonnes. On voyait du faubourg de Liège, comme d’un amphithéâtre, les deux armées ; celle des Français de cent vingt mille combattants, l’alliée de quatre-vingt mille. Les ennemis s’étendaient le long de la Meuse, de Liège à Viset, derrière cinq villages retranchés. On attaque aujourd’hui une armée comme une place, avec du canon. Les alliés avaient à craindre qu’après avoir été forcés dans ces villages, ils ne pussent passer la rivière. Ils risquaient d’être entièrement détruits, et le maréchal de Saxe l’espérait ».
Le maréchal de Saxe était un vrai pote de Frédericq le Grand. C’étaient deux gueux avec un esprit très rationnel ; deux stratèges qui s’échangeaient leurs expériences en direct. Maurice de Saxe écrit à son ami du camp de Tongres, le 14 octobre 1746 (Lettres et mémoires choisis parmi les papiers originaux du maréchal de Saxe, t. III, p. 272-275).
« Namur est pris, et j'ai contenu M. le prince Charles, qui est actuellement vis-à-vis de moi, à une portée de canon; un petit ruisseau (La Geer- HH) nous sépare. Je ne crois cependant pas qu'il m'attaque, et je crois avoir beaucoup fait de l'avoir obligé de m'abandonner Namur et de se retirer par un pays où son armée a souffert considérablement, sans m'être commis à un combat toujours douteux lorsque l'on n'a pas des troupes sur la discipline desquelles l'on peut compter ».
Cela résume la pensée stratégique de Maurice de Saxe : « l'avoir obligé de m'abandonner Namur et de se retirer par un pays où son armée a souffert considérablement, sans m'être commis à un combat » : il a réussi à obliger ses ennemis à abandonner toute la Meuse en appliquant ‘la petite guerre’,  par des coups de main sur leurs approvisionnements qui passaient par la Meuse.
Frédericq et Maurice étaient comme deux larrons en foire. Une foire sanglante, certes, mais c’étaient deux dialecticiens qui étaient très économes de la vie de leurs soldats. Ce qui explique mes sympathies pour ces deux géants. Et pour étayer cette économie de la vie des soldats, voici les comptes établis par
Lamy de Chatel dans sa ‘Relation de la bataille de Raucoux, gagnéecomplètement par le maréchal de Saxe : «La perte des ennemis est estimée à 5000 morts au moins et 3000 prisonniers, y compris les blessés. Nous leurs avons pris 34 pièces de canon dont 7 de gros calibre. Notre perte va au plus haut a 1400 blessés dont près de 120 officiers et aux environs de 5 à 600 morts ». 
                                                                                                                                                                
Nous prenons à droite la rue de l’arbre à Sainte Barbe. Cette rue est en fait la vieille Voie de Tongres que nous retrouverons en fin de notre balade! Nous avons ici côté à côte cette Vieille Voie, la Chaussée de Tongres (construite en 1724-1740 par les ‘Etats de Liège’) et la A3 qui mène à Tongres aujourd’hui.

Arbre Sainte-Barbe (1135,5 N et 1188,0 W): un lieu de supplice

L’arbre qui a donné son nom à la rue était en fait un arbre de justice sous l’Ancien Régime. Pour pendre quelqu’un haut et court un bel arbre est très pratique. Nous retrouverons plus loin un autre arbre de justice, celui de la Courte Joie,  à l’angle de la rue du  même nom et de la rue de la Tonne. Cette courte-joie réfère à mon avis au sentiment qu’éprouvait un pendu. Aujourd’hui les deux arbres  d’origine ont disparus. Le tronc de l’arbre actuel n’a pas encore le diamètre de 1m80 du tilleul foudroyé en septembre 1886.  Tant mieux, l’arbre actuel a au moins le mérite qu’on ne saurait pas comme jadis y pendre malfaiteurs et agitateurs quelconques !!  Claude Lange s’est décarcassé pour les remplacer par des jeunes exemplaires encore peu impressionnants.
Derrière un des panneaux explicatifs sur la bataille se trouvent des pierres qui marquent l’esponte, la limite entre différentes concessions minières. La borne marquée BCG serait la concession de Bouck et Gaillard Cheval qui était sous Vottem et qui fut reprise par la suite dans la concession de Batterie. On est passé là bas lors d’une balade santé précédente
Pour l'autre borne les 4 lettres sont peu lisibles. Essayons donc de déchiffrer les inscriptions avec en tête les noms de concessions qui ont changé de nom au gré des regroupements et extensions des charbonnages.  Cet endroit était la limite de la Concession d'Ans, reprise ensuite sous les appellations Concession d'Ans et de Rocour, Bonne-Fin Bâneux, ensuite Bonne-Foi Homvent Hareng. La Grande et Petite Bacnure, et Bons Espoirs et Bon Amis réunis étaient aussi proches de l'endroit.  En principe l’esponte était de 10 mètres. On a donc regroupé un peu ces bornes pour la facilité du fermier. A moins que la présence de 2 bornes au même endroit est peut-être la conséquence de ces changements de Concessions, qui nécessitaient nouveaux plans et nouveaux bornages. Si vous voulez le détail :
En 1844 et 1873, l’Arbre St Michel est un point d’angle (mentionné « B.B.» sur les plans) limite commun de la Concession de Bouck et Gaillard Cheval (de la Société du même nom située à Vottem) et la Concession de Mr Senzeilles et Cie.  En 1855 on y place une borne (de même format que les bornes actuelles) portant sur 3 des 4 faces, les inscriptions  / Con(cession) / N° 3 / G C (Gaillard Cheval) /
- En 1923 et 1929,  l’Arbre Ste Barbe est un point d’angle commun (mentionné « G » sur les plans) limite entre la Concession de Batterie (qui a acquis la Concession de Bouck et Gaillard Cheval et au moins en partie la Concession de Senzeilles) et la Concession d’Abhooz et Bonne-Foi Hareng (dont le siège est à Milmort).  Ces deux concessions étant situées de part et d’autres du tronçon de l’actuelle rue de l’Arbre Ste Barbe allant de l’arbre vers Rocour.  En 1927, il y a à l’Arbre Ste Barbe une borne de concession portant le N° 11.
- En 1943 et 1947, l’Arbre Ste Barbe est un point limite commun de 3 Concessions, la Concession d’Abhooz et Bonne Foi Hareng, la Concession de Batterie et la Concession d’Ans (exploitée par la S.A. des Charbonnages d’Ans et Rocour) qui a repris l’ancienne Concession de Senzeilles).

Arbre Sainte-Barbe et le Montabay

On dit que ces arbres se trouvaient souvent sur le point le plus élevé du coin. Ce n’était certainement pas le cas ici, ni pour l’arbre de la Courte Joie. A côté de nous, où nous voyons des champs, s’élevait le plateau du Montabay. C’est sur ce plateau que les Hollandais, qui s’étaient engagés dans la guerre de Succession à côté des Autrichiens et Anglais, avaient installé leurs batteries. Rappelons nous Voltaire qui s’étonne qu’on ‘attaque aujourd’hui une armée comme une place, avec du canon’. Le curé de Rocourt de l’époque raconte comment « les Français commencèrent l'attaque du côté d'Ans contre les Hollandais. Pendant qu'ils étaient aux mains, le corps de l’armée française qui avait fait le siège de Namur, descendit le long de la Meuse pour prendre les Alliés en flanc. Le gros venait sur Rocour qui était le centre. Deux batteries hollandaises avaient été placées sur Montabay pour défendre l'entrée de Rocour; mais elles ne firent pas grand effet. Le village même était rempli de troupes anglaises, hanovriennes et hessoises. Elles avaient creusé des fossés et élevé des retranchements qui étaient assez épais le long des haies du côté de la campagne. Il y avait aussi depuis la voie d'Ans jusqu'au Petit-Pairou 7 à 8 pièces de canons chargées à cartouches. Tout cela fut inutile. Ces canons tuèrent beaucoup de Français, mais comme il y' avait trop peu de monde pour soutenir le choc de ceux-ci qui fonçaient en foule, les Alliés ne se défendirent pas longtemps. Après quelques décharges, ils prirent la fuite et coururent vers Vottem, Milmort et autres endroits. Une partie traversa la Meuse sur des ponts et aux gués » (Le vieux Liège  n°66, janvier 1946).

Selon Clausewitz, positions dominantes, clefs de pays, manœuvres stratégiques sont des mots vides de sens.

Le curé de Rocourt constate à juste titre que ces canons ‘ne firent pas grand effet’. Du moins, pas du côté des alliés. Maurice de Saxe par contre a utilisé ses canons en ‘ambulant’, dans les bocages de Rocourt. Il a été un des premiers à les utiliser ainsi, de manière mobile. Napoléon poussera cette technique à la perfection.
Le général allié Charles de Lorraine a manifestement attaché trop d’importance au relief. Clausewitz qui marchera dans les pas de Maurice de Saxe et de Frédericq le Grand avertit contre ce genre d’erreur un demi-siècle plus tard: « Dans les questions d’art militaire, le mot dominer exerce une sorte de fascination. C’est là qu’il faut aussi chercher l’origine d’une foule d’expressions telles que celles de : positions dominantes, clefs de pays, manœuvres stratégiques, etc., que la scolastique militaire a consacrées. Nous allons chercher à nous rendre compte de ce qu’elle conserve de vrai et de pratique quand on la débarrasse de toutes ces exagérations. Il est incontestable que le commandement du terrain peut donner une puissance très effective; mais cela n’empêche pas, néanmoins, les expressions de : contrée dominante, position couvrante, clef de pays et autres semblables de n’être la plupart du temps que des mots vides de sens, alors qu’elles ne sont motivées que par les avantages matériels que présente la surélévation du terrain. C’est ainsi qu’on en est arrivé à regarder le seul fait de la prise de possession d’une position dominante comme un acte effectif de puissance militaire. Or c’est le rapport de valeur existant entre les armées qui se représente sans cesse à la guerre, et que par conséquent l’influence du terrain n’y joue qu’un rôle subordonné «  (Carl von Clausewitz, Théorie de la grande guerre,TI, ch. 50,  1886 (pp. 399-404).

La visite de Louis XV, un oratoire et une visite de Napoléon

Le site http://myspace.voo.be/franleon/ccjuprelle/tourisme/circuit_bataille.htm  énumère les sites du champ de la bataille de Rocourt avec entre autres le Tier del Pîce  et le sommet du plateau de Montabay où se trouvait une redoute (alt 195), 5 mètres plus haut que l’Arbre Sainte-Barbe (alt. 190). Le  Montabay a été appelé aussi ‘as bat’reyes’ : s’y trouvaient deux batteries de 8 pièces: « ils établirent leurs principales redoutes sur la montagne de sable à côté de la chaussée de Liège à Tongres » peut-on lire dans le registre de la ferme Pasque. Les troupes sur Montabay avaient creusé des fossés et élevé des retranchements qui étaient assez épais. Cette montagne de sable a disparu : au 19ième et 20ième siècle on y a établi des sablières.
Nous pouvons encore retrouver cette montagne sur la  Carte de Naudin antérieure de 20 ans à la bataille, et sur la carte de Ferraris postérieure de 30 ans. Cette carte comporte 2 planches  Plaine de Rocour Champ de bataille de 1746’.  http://belgica.kbr.be/pdf/cp/ferraris_carte_fr.pdf Ces cartes Ferraris ont été rééditées par le Crédit Communal. Les deux arbres remarquables s’y retrouvent aussi (La bataille de Roucourt, dossier pédagogique réalisé par l’enseignement de la province de Liège, p.24, 44 et 48).
C’est sur le sommet du Montabay que le 19 juillet 1747, l’année suivante, lors du siège de Maastricht, des tentes ont été dressées pour  Louis XV qui séjourna pendant 6 semaines au Château de Hamal. "Le 19 juillet 1747, Louis XV, est venu avec ses princes, entre lesquels se trouvait un cardinal, visiter le champ de bataille de Rocour. Pour le recevoir on avait dressé quelques tentes au sommet du Montabay ; une d'elles était sur une batterie hollandaise qui n'était pas encore démolie; c'est là que le roi a dîné avec les princes". Plus tard on y a construit un petit oratoire pour consacrer la victoire sur les autrichiens. Napoléon s’y est fait expliquer le déroulement de la bataille en août 1803. L’intérêt de Napoléon pour cette bataille montre son estime pour Maurice de Saxe, un des stratèges les plus brillants de son époque.

Un relief bien changé

Mais je me rends compte que j’ai déjà noirci trois pages sur un paysage qui n’existe plus. Circulez, il n’y a rien à voir ! Le Montabay a été rasé. Il couvrait la surface entre nos deux arbres remarquables jusqu’à Kinépolis. La sablière Gritten y a exploité du 19ième jusqu’en 1980 du sable blanc (construction) et rouge (mouleurs).
On n’a pas retrouvé des militaria de 1746, mais on y a fait des découvertes archéologiques en 1911 et en 1977, plusieurs centaines d’artefacts du Paléolithique moyen (Haesaerts, 1978 ; Otte, Boëda & Haesaerts, 1990) . En archéologie le Sol de Rocourt est un nom propre pour cette couche que l’on retrouve très loin.
Ce petit arbre Sainte Barbe est peu impressionnant, si on sait que pas mal de récits historiques de cette bataille parlent de cet arbre. Sur une carte j’ai même retrouvé la mention ‘Montjoye’ au lieu de Montabay ; une confusion avec cet autre arbre de justice que nous rencontrerons plus loin.

Comprendre le chaos 

Si le Montabay n’existe plus, un autre relief a bouleversé le paysage. Cette autoroute qui barre notre vue est là parce que les ingénieurs ont préféré de la passer sur un talus, plutôt que de l’enterrer (ce qui aurait pourtant permis de descendre dans la vallée sur une pente bien plus faible). Il fallait traverser une ligne du chemin de fer (aujourd’hui convertie en Ravel) et deux routes importantes. Pour les terrassements ils ont rasé le terril des français. Il reste néanmoins assez de ce terril pour nous offrir des points de vue inoubliables (entre autres sur la champ de bataille) en fin de notre balade.
Après le viaduc en dessous de l’autoroute nous longeons celle-ci à gauche pour déboucher dans la Rue du village. Cette rue ne fait plus du tout village et ce n’est pas pour rien que les urbanistes du LEMA ont eu dur à « comprendre le chaos », tellement la lisibilité urbanistique de Rocourt est nulle. La Rue du stade est un souvenir du stade de RFCL qui a après des années sans stade fixe a retrouvé des terrains à l’arsenal.
Nous traversons la Chausséé de Tongres pour rentrer dans une petite plaine de jeux et traverser un lotissement via la rue Jean Nihoul et le Clos des Cherwiers
Nous traversons la rue de l’Arbre Courte-Joie pour retrouver un jumeau de notre  Arbre Sainte-Barbe. Là aussi Claude Lange a réussi à planter quelques panneaux explicatifs et un arbre bien jeune.
Nous traversons le lotissement des Chardonnerets pour déboucher dans la rue de la Tonne et la rue des 14 verges

L’arsenal et les puits de phosphates

L’arsenal sur notre droite a été inauguré en 1939 sur un site où l’on a exploite des phosphates entre 1884 et 1924, puis de 1940 à 1944. En Hesbaye liégeoise se trouve une couche irrégulière de phosphate de chaux de quelques décimètres d'épaisseur, à des profondeurs variant de 7 à 30 mètres. L'exploitation d'une parcelle était précédée du creusement d'un puits de sondage en son centre. Si le gisement était intéressant, une série de puits de 1 m à 1,5 m de diamètre étaient creusés en ligne, à 20 ou 30 m les uns des autres. Ces puits étaient rarement boisés. Ils débouchaient en surface au sommet d'un petit tertre constitué des terres de creusement et étaient surmontés d'un treuil à bras et d'une petite hutte de protection. Au pied de ces puits courait une "maîtresse galerie" de moins de 2 m² de section, dont la base était creusée dans la couche de craie afin de lui donner une hauteur suffisante. De cette galerie partaient, perpendiculairement, tous les trois mètres environ, des galeries secondaires d'une dizaine de mètres de long. De part et d'autre de ces galeries, des tailles étaient ouvertes dans l'épaisseur de la couche de phosphate. Le toit, constitué du banc de silex, était soutenu par des massifs laissés en place et un boisage. Les vides en arrière du front de taille étaient (parfois) remblayés au moyen des déchets d'exploitation et de la craie du pied des galeries.
Lorsque le terrain était grand, plusieurs lignes de puits étaient en activité. L'exploitation durait de quelques semaines à plusieurs mois, voire plus d'une année. La parcelle épuisée, le carrier passait à une suivante. Les puits étaient alors +- remblayés au moyen des terres du tertre, parfois après avoir barré l'accès à la galerie avec des murs de silex. La surface du sol était alors rendue à la culture.
Les matériaux extraits étaient traités dans quelques usines établies aux environs des exploitations.
Les chantiers étant remblayés et les galeries de faible section, il n'y a donc pas lieu de craindre des
effondrements importants mais des tassements en surface ne sont pas exclus sous des surcharges importantes.
Des débourrages de puits sont très fréquents. Ils peuvent constituer un problème pour les constructions, voiries ou impétrants. La plupart de ces excavations sont remblayés directement par les agriculteurs, habitués à ce genre d'accidents. Ils provoquent cependant souvent l'inquiétude du public lorsqu'ils ont lieu dans des propriétés particulières, ce qui n'est pas rare. Ces milliers de puits (au moins entre 10 et 20.000), peuvent également constituer des voies d'accès préférentielles pour la pénétration de pollutions vers le sous-sol, en particulier vers la nappe des craies de Hesbaye.
2.000 carrières auront été exploitées sous plus de 3.800 parcelles, dans 12 communes dont  Fexhe-le-Haut-Clocher (41), Voroux-les-Liers (118), Liers (348), Milmort (88), Vottem (347), Saint Walburge, 154), Rocourt (302).

Héros de la Révolution ?

Dans la Rue de la Tombe, au bout de la rue JAMBE-DE-BOIS,  à Rocourt, s'élève le monument aux morts de 1830: "à la mémoire des Volontaires Liégeois morts au combat, Héros de la Révolution". Francis Balace nous livre un récit très désopilant de ces héros.
En 1830, quand commencent les émeutes contre la Hollande,  le commandant de province de Liège, le général Cornelis Gerardus baron van Boecop, ne dispose que de 30 officiers et 550 hommes des deux premiers bataillons de la 11e Afdeeling, de 11 officiers et 108 hommes pour le bataillon de réserve à Saint-Laurent et de 32 officiers et 799 hommes pour l’artillerie de milice de la Caserne des Ecoliers. Très sagement, il regroupe tout son monde à l’abri des remparts de la Citadelle. Le gouverneur civil Sandberg lui a conseillé ce repli «dans une ville comme Liège, entourée de communes remplies d’ouvriers armés et pouvant vomir sur Liège 30 à 40 mille ouvriers connus de tous tems dans l’histoire du pays ».
Parce qu’il n’est pas très sûr de la coopération de la Garde Communale/Schutterij avec l’armée, il encourage la formation de la Garde Bourgeoise aux 19 compagnies à pied et 4 à cheval.
Et, en effet, très vite la Schutterij quitte la cocarde orange.
Dans des clameurs d'enthousiasme, s'ébranle une troupe «bruyante, hétéroclite et peu disciplinée, où des citoyens calmes, froidement résolus à faire leur devoir, côtoient des exaltés et des chercheurs d'aventure», écrit Joseph Demarteau, futur fondateur de "La Gazette de Liège".
La « Garde Bourgeoise » est plus prudente : elle adopte les couleurs liégeoises qui, strictement communales, ne seraient en aucun cas « un signe de scission ». Ces couleurs historiques avaient en outre l’avantage de pouvoir être arborées sur les bâtiments publics  « en respectant les couleurs de l’armée » (sic), c’est-à-dire le drapeau orange. A Verviers, on arbore les couleurs «franchimontoises» vert/blanc, à Tournai le rouge/blanc. On n’en est pas encore à la tricolore brabançonne…
Un ancien sous-officier français, Denis-François Delem, plante le premier drapeau liégeois le 28 août sur le perron « dans une ville encore au pouvoir des Hollandais » (sic), exploit sans le moindre risque physique, puisque toutes les forces s’étant retirées à la Citadelle.
A Liège, sous pression populaire, on a organisé une Garde Urbaine plus démocratique, groupant tous les Liégeois de 18 à 50 ans, élisant ses officiers et dont les membres ouvriers doivent être et soldés (40 cents/jour), et nourris. Le 4, Rogier à la jambe de bois s’empare sans mal de la caserne Saint-Laurent, vide.
Le 7, on fusionne Garde Communale, Garde Bourgeoise et Garde Urbaine sous le commandement du comte Charles de Berlaymont, 4000 et 5000 hommes, soit le quintuple des forces «hollandaises».
Le 19 septembre, un jeune homme nommé Wibrin juge bon d’aller provoquer les hollandais, non par l’exhibition d’un emblème patriotique quelconque, mais « zijn partes posteriores den schildwacht te laten zien ». Un officier, victime des railleries des gamins du coin qui l’avaient surnommé Makeye à cause de son teint blafard, fait tirer la sentinelle. Avec Wibrin, la Révolution a son premier martyr. On fera à Wibrin des funérailles en grande pompe depuis la place Saint-Lambert jusqu’au cimetière de Robermont. Dans la foulée on veut s’emparer du tout proche fort de la Chartreuse, qui est d’ailleurs loin d’être achevé. Une soixantaines de gardes s’en emparera le lendemain, capturant « la garnison » : un sergent-major conducteur des travaux, un sergent, un caporal et six hommes. Cette victoire sans péril sera célébrée par la suite comme « un épisode glorieux », et donnera même lieu à la frappe d’une médaille.
De Maastricht, le général Dibbets essaye de venir en aide à son collègue van Boecop dont les troupes sont affamées. Il charge le général Daine de gagner la citadelle avec une colonne de 10 fourgons porteurs de vivres et des fonds pour la solde, leur donnant comme escorte un bataillon composite d’infanterie et un escadron de cuirassiers. Van Boecop voulant frayer le chemin à ce convoi lance 300 hollandais de la 13e Afdeeling sur le faubourg Sainte-Walburge et fait tirer quelques coups de canon –deux seulement- sur une barricade qui avait été érigée là.
Le 30 septembre à midi, Daine est à Rocourt, et négocie un arrangement avec Berlaymont qui accepte de laisser passer cinq des dix voitures. Cette ‘souplesse’ sera peu apprécié : pendant la campagne des Dix Jours,  Daine, qui avait rejoint la jeune armée belge sera accusé de trahison et de tractations secrètes avec l’orangiste John Cockerill.
Mais ce que l’on appellera « des pillards » se jettent à la tête des chevaux et entraînent le convoi dans la pente raide de Xhovémont. S’estimant trahi, Daine fait charger ses cuirassiers. C’est le pot de fer professionnel contre le pot de terre de civils désorganisés. Dans les cuirassiers, il y a aussi des Wallons et Joseph Demarteau, entend un cavalier hollandais hurler: « Tape-tu à l'terre, valet!» (Jette-toi à terre, garçon).
L'arrivée d’une colonne de la garde urbaine qui vient d'Ans fait pencher la balance en faveur des révoltés. Les cuirassiers hollandais sont fusillés depuis les maisons et les jardins. Quand on fera leur appel à Tongres, beaucoup ont déserté ou sont morts, « il paraît que des paysans en avaient tué plusieurs sur la route » (Courrier de la Meuse, 4 octobre).
 La Citadelle reste encerclée. Les Liégeois ont une trentaine de morts.
L’affaire de Sainte-Walburge divise une garnison assiégée et affamée. Des rixes opposent les « Belges» de la 11e aux Hollandais de la 13e.
La convention de reddition est signée le 6 octobre : la place sera occupée « par nos frères les militaires belges » (comme s’il s’agissait de soldats d’une nation alliée à laquelle Liège n’est pas encore tout à fait intégrée). Le major belge l’Olivier, de la 11e, reste à la citadelle avec tous les soldats belges qui le désireront sous prétexte, garanti par sa parole d’honneur, « de conserver et commander le fort au nom et pour le roi des Pays-Bas pendant les dix jours que cette conservation est obligatoire » (sic). Toutefois ceux des officiers « qui croient de leur honneur de devoir suivre jusqu’à Maastricht pourront le faire ». Il ne s’en présentera que DEUX, porteurs d’ailleurs de patronymes wallons, le major de Villers et le lieutenant-colonel J.V.Pestiaux ! Quatre officiers hollandais pourront y rester pour assurer la protection des femmes et enfants...
 Le 6 octobre, van Boecop quitte la citadelle à la tête de 900 soldats auxquels 5000 Gardes Urbains rendent les honneurs.

1905 : un pèlerinage à Sainte-Walburge

C’est ces escarmouches qu’un demi-siècle plus tard le mouvement wallon commémorera.
À Liège, l’hommage à Sainte-Walburge était devenu petit à petit un rendez-vous respecté. En octobre 1892, on y rencontre Édouard Termonia, avocat à Bruxelles et président des premiers Congrès wallons ; il fait appel à l’union des Wallons et des Flamands pour créer une Belgique prospère et forte (La Meuse, 3 octobre 1892, p. 2).
Dès sa création en 1897, la Ligue wallonne de Liège se fait un devoir d’y être présente. L’année suivante, la Garde wallonne la rejoint.
Le décès du dernier combattant liégeois de 1830, Walthère Ista (en mai 1900) impose une réflexion sur le maintien de la commémoration.
La Ligue wallonne de Liège prend en charge l’organisation de la participation civile ce qui fait renoncer les militaires qui se rendent seuls sur la tombe. La dispute entre Ligue wallonne de Liège et associations à caractère militaire durera jusqu’en 1911, année où est scellée une réconciliation : En 1912 le Pourquoi Pas ? lance une enquête pour connaître l’événement qui pourrait être le prétexte à une fête wallonne annuelle. La Garde wallonne a déjà pris les devants en organisant une manifestation d’hommage à la Paix de Fexhe. Les journées de septembre et Jemappes ont aussi la cote. Jules Destrée propose de commémorer le départ simultané des volontaires wallons vers Bruxelles, dans les premiers jours de septembre 1830. Il est suivi par le Pourquoi Pas ? Léon Troclet suggère la date du 20 octobre, afin de commémorer le jour de la constitution de l’Assemblée wallonne. Celle-ci choisira finalement le dernier dimanche de septembre, célébrant ainsi les journées révolutionnaires de 1830. Ce choix coïncide d’ailleurs et bien évidemment, à Liège, avec la manifestation annuelle de la Fédération des Sociétés d’anciens militaires à la mémoire des combattants de 1830.
Au début du xxe siècle, on considérait que la Révolution belge de 1830 avait été essentiellement l’œuvre des Wallons. Or, en 1981, l’historien américain John W. Rooney analysera les listes de participants aux événements de 1830 : l’apport des volontaires wallons aux Journées de Septembre était numériquement plus faible.
Le Comité d’Action wallonne organise la Fête de Wallonie à partir de 1924, avec une retraite aux flambeaux, des concours de ballonnets, des représentations dramatiques, et des chansons populaires.
En 1930, les 300 délégués du premier congrès de la Concentration wallonne se rendent à Sainte-Walburge.
Quel contraste entre ce pompeux monument pour des escarmouches (je concède que Balace est fort cruel dans son récit) et les panneaux explicatifs  en piteux état de la bataille de Raucoux.

La neutralité de la principauté et les créances de guerre    

On vient de voir d’où vient cette colonne aux héros de 1830. Par contre, qui aurait pu ériger un monument pour la bataille de Raucoux ? Les Autrichiens ? Vae vinctis, malheur aux vaincus. On ne commémore pas une bataille perdue.
Les français, vainqueurs, avaient construit un petit oratoire sur le Montabay qui consacrait la victoire sur les autrichiens. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Fexhe-Slins a érigé un monument en 1998 : le Marquis de La Mothe-Fénélon, blessé à la bataille, y est enterré.
Mais pour le peuple de Liège cette guerre avait été une catastrophe et il n’avait aucune raison pour commémorer cette bataille. Si ce n’est pour faire passer un message de paix, comme Claude Lange et ses amis l’ont fait lors de la commémoration de 2000.
Pour Daniel Jozic, un historien qui s’est spécialisé sur cette époque,  « pendant près de 4 ans, la principauté de Liège est le théâtre d'affrontements sanglants et l'innocente victime d'atroces hivernages. Ces années de conflit laissent le pays totalement exsangue et complètement ruiné, au point qu'un contemporain n'hésitera pas à affirmer que depuis Charles le Téméraire, Liège n'avait plus connu une telle désolation ! ».
Jean-Théodore de Bavière
La principauté de Liège avait opté pour une neutralité à la fois désarmée et perméable. Pas d'armée dont le prince aurait pu se servir pour réprimer quelque soulèvement. Par contre, la neutralité perméable était un fléau : les militaires se sont nourris sur le compte des habitants, sans parler des
exactions diverses. Jean-Théodore de Bavière aura beau faire borner les frontières de la principauté par des panneaux comportant l'inscription «Neutralité, Pays de Liège », rien n'y fit. Son pays était bel et bien devenu un séjour pour les armées françaises, autrichiennes, hollandaises et autres. Ce qui fit dire à Maximilien-Henri comte de Horion, chanoine de Saint-Lambert et premier ministre du prince-évêque : « Cela va au delà de l'imagination. Ce pays est dévasté pour bien des années. »
Pour pourvoir au ravitaillement des armées les Etats du pays ont dû emprunter pour acheter du blé ailleurs ; les villages et les fermes aussi ont été réquisitionnés. Théoriquement, les deux camps promettaient de payer leurs fournitures militaires ; en réalité les Autrichiens ne paient rien. Pourtant la principauté faisait partie de l’Empire Germanique, mais Liège a beau présenter un mémoire «protestataire » à la Diète Germanique – intitulé « Tableau de la dévastation du Pays de Liège » –, sans résultat notable.
En 1746 et 1747 Louis XV avait payé 3.600.000 livres. Nous verrons ce qui explique cette générosité.
Quand la paix est signée le 18 octobre 1748 à Aix-la-Chapelle, l’ensemble des arrérages des grandes puissances s’élevait à douze millions de livres, soit huit fois le budget annuel de l’Etat liégeois. L’Autriche avait délivré une assignation de 385.106 florins, un dixième des créances qui s’élevait à 3.764.642 florins. La créance des hollandais s’élevait à 1.186.546 livres et les Anglais à 1.052.124 livres. Ils n’ont rien payé.
En définitive, sur un total de douze millions de livres d’arrérage, Le Pays de Liège avait à peine recouvré la moitié de sa créance. C’était là payer bien cher une neutralité ‘perméable’.
Le seul qui paye est le roi de France pour qui c’était une dépense légère pour soudoyer une région aux marches de l’Empire Germanique. Louis XV paye, mais une bonne partie n’arrive jamais auprès des Liégeois spoliés. D’abord, ça traine jusqu’au printemps 1750 pour la première répartition des ‘argents de France’ : le Prince doit dissimuler aux trois ordres du pays ses gratifications prélevées sur les indemnités de guerre, 200.000 puis 300.000 livres. Le prince négociera encore 200.000 livres avant de solder cette dette, en laissant tomber une partie des créances (Daniel Jozic, Liège entre guerre et paix, Ch.2 Une neutralité bafouée p. 170).
En fait cette ‘neutralité liègeoise’ était portée par un puissant parti français au sein du Chapitre nourri par l’octroi de pensions. Jean-Théodore de Bavière avait été élu à la tête de la principauté à l'issue de ce qu'on nommerait aujourd'hui un intense travail de lobbying : il était le candidat de Versailles. Tout au long de cette guerre ce parti français, Jéan-Théodore en premier, a profité de l’argent des Français. Mais, en conclusion, ni le prince ni le peuple avaient une raison pour commémorer cette bataille, le prince parce qu’il avait des choses à cacher, et le peuple à cause des souffrances.

L’ancien charbonnage des français et le Terril de Sainte Barbe et Tonne

terrils des français face sud
Notre balade se termine sur le terril des Français, avec ses  50 m et ses 17 hectares le plus grand de Liège. Pourtant il a été rasé partiellement pour les terrassements de l’autoroute. On monte en pente douce et sur un chemin +- empierré. D’en haut on a une vue époustouflante sur le champ de cette bataille, mais aussi sur la ville et la vallée de la Légia.
Il est inscrit au PCDN en zone de grand intérêt écologique, tant pour sa flore, que pour son entomofaune (insectes) et son herpétofaune (batraciens et reptiles). À la fin des années 80, le quartier s’est mobilisé, avec succès, pour empêcher que le terril, alors désaffecté depuis plus de 25 ans, soit à nouveau exploité.
siège admin. rue des français
La Société anonyme des Charbonnages d'Ans et de Rocour était desservie par une extension de la ligne 3 du chemin de fer, désormais transformée en voie lente RAVeL.
En 1840 un arrêté royal octroie une concession de 317 ha sous les communes de Glain, Loncin, Alleur et Ans au  charbonnage d'Ans-Rocour. Sous l’ancien Régime les charbonniers devaient s’arranger avec les propriétaires du sol ; le royaume de Belgique supprime ce doit et se déclare propriétaire du sous-sol. Donc les charbonnages existants devront demander une concession. L’idée est de Napoléon qui n’a pas eu le temps de le mettre à exécution.
L'exploitation s’intensifie en 1862 avec la société française Levant de Liège (ce qui vaudra longtemps à l'entreprise le surnom de Charbonnage des Français dont le siège administratif – assez bien conservé -  se trouve rue des Français 312.  Deux tombes des puits peuvent toujours être observées dans le terrain en friche derrière le siège administratif. L’exploitation s’appellera plus tard Société des Mines d'Ans, et en 1907, S.A. des Charbonnages d'Ans et de Rocour. Le charbonnage arrêtera définitivement ses activités le 30 juin 1966 après deux années de pertes. Le charbonnage comptait à ses heures de gloire 1122 travailleurs.
tombe puits N°1
Avec ses 70 hectares, l’ancien charbonnaged’Ans-Rocourt constitue la plus grande réserve de la ville de Liège en matière de développement urbanistique. Une partie de cette ZACC (Zone d’aménagement communal concerté), constituée de l’ancien carreau du charbonnage, présente une pollution aux métaux lourds, hydrocarbures et huiles. L’engorgement de la zone située autour du complexe Cora constituait le second obstacle à l’urbanisation du site. Les fonds Feder permettront de supprimer les deux problèmes : 2,9 millions financeront l’assainissement par la Société publique d’aide à la qualité de l’environnement (Spaque) de la zone polluée, tandis que le plan de mobilité Ans-Rocourt introduit par Ans et le MET (12,3 millions) devrait désenclaver la zone Liège Nord.

Il vaut la peine de marcher, et de marcher dur, rien que pour le plaisir de pouvoir s'arrêter.

Le grand naturaliste, penseur, philosophe et théologien Théodore André Monod a organisé six expéditions dans la Majabat al Koubra, immense espace couvert de sable entre la Mauritanie et le Mali, où « personne n'est venu depuis le Néolithique », dont la dernière à l’âge de 91 ans (« Vu de l’extérieur, il ne paraissait pas extrêmement raisonnable qu’un voyage de ce type soit entrepris par un vieillard de quatre-vingt-onze ans et qui voit mal. Le dernier point est secondaire puisque les pieds sont encore valides mais ces pieds marchent de façon un peu ralentie »). Monod écrit sur la marche: « L'arrêt, l'immobilité retrouvée, la tension physique de l'effort soudainement relâchée, c'est une sensation merveilleuse, celle de l'arc débandé. Il vaut la peine de marcher, et de marcher dur, rien que pour le plaisir de pouvoir s'arrêter. Et la joie du départ n'est-elle pas faite déjà, largement, de celle de l'arrivée, savourée d'avance jusque dans les cruautés que l'absence implique? »

Biblio

http://hachhachhh.blogspot.be/2015/03/balade-sante-liers-deux-ravels-et-un.html
http://www.edplg.be/index.php?page=item&id=212 Lambotte Miguel, La Bataille de Rocourt 1746 - Aquarelles de Jean Dengis ISBN: 2871300852
Miguel de Lambotte a fait son mémoire de licence (1984-1985) à l’Ulg sur la bataille de Rocourt http://www.i6doc.com/fr/livre/?GCOI=28001100156350&fa=author&person_id=11833 Miguel LAMBOTTE La Bataille de Rocourt-1746, Céfal • Reliance
La bataille de Rocourt, dossier pédagogique réalisé par la province D/2000/ 4540/03
« De la bataille de Rocourt à l’Europax », brochure édité par le CGHL à l’occasion d’une expo à Kinepolis en octobre 2000
Circuit découverte inédit de sites, monuments, édifices « De la bataille de Rocourt à l’Europax » par le CGHL à l’occasion  des Journées du patrimoine 2001
http://praetiritifides.chez.com/Anc_Reg/DocHist/1VA15S1_4c2/005_m.htm Au camp de Tongres, ce 14 octobre 1746 Relation de la bataille de Raucoux près de Liège, gagnée complètement par le maréchal de Saxe sur l'armée du prince Charles. Par Lamy de Chatel
Mon ami Claude Lange du CGHL a édité un Circuit découverte de la bataille à l’occasion  des Journées du patrimoine 2001, trop vaste pour faire à pied mais intéressant à faire en vélo (ou en voiture).

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