lundi 16 janvier 2017

Balade Cité Ardente, des Guillemins à la Boverie (1ère partie)



Je montre de temps en temps avec beaucoup de plaisir ma ville à qui le demande. Autrement dit, je suis un ‘greeter’. On me fixe de plus en plus souvent rendez-vous aux Guillemins. Ce blog décrit une balade de la gare à la Boverie. La seconde partie ira de la Boverie au centre ville. Ma visite commence à la gare même, qui est d’ailleurs plutôt une œuvre d’art qu’une gare! C’est Calatrava lui-même qui le dit: "Si on est dans la gare on ne regarde plus la forme mais on est dans l’espace, on a pénétré à l’intérieur de l’œuvre d’art." Le BBC appelait– à juste titre – les Guillemins “his latest sculpture”. Cliquez ici pour mon blog sur le sujet (en néerlandais)

Une balade sous le signe des révoltes

On associe  facilement le terme ‘Cité Ardente’ aux supporters du Standard, mais en fait c’est le titre d’un roman historique de 1905 du comte Henry Carton de Wiart, qui réfère à l’incendie de Liège par Charles le Téméraire. La Cité est restée ardente ; l’esprit de révolte est toujours là, en nous en avons des témoins en briques et en béton devant la gare. La maison Rigo au bout de l’Esplanade en gestation est là parce qu’un comité d’action demande le maintien de cet immeuble témoin du style Mosan. Notre maire Willy Demeyer s’en prend aux associations qui militent pour la sauvegarde de ce bâtiment se trouvant pile poil dans l’axe Boverie-Guillemins. On pourrait lui rappeler que pour Calatrava la Tour des finances de Fedimmo aussi est dans le chemin. En 2016 l’auditeur du conseil d’État a rejeté le recours des chemins de fer (lisez : Calatrava) contre la tour de Fedimmo….Peut-on imaginer un dialogue architectural plus évocateur que cette gare, cette tour et cette maison Rigo ?
Par contre, la tour Rosen sur notre droite est toujours là parce qu’elle est classée depuis 1959. Le noyau de la tour date de 1516 ; la maison est agrandie au XVIIe siècle par la famille Rosen qui donnera son nom à cette bâtisse. Jusqu'en 1870, année du comblement des douves, la maison était dotée d'un pont-levis.
photo Line Hedebouw
Tout ça ne doit pas nous faire oublier que tout le quartier des Guillemins est aussi un terrain de bataille pour des promoteurs immobiliers. Fedimmo prévoit un nouveau quartier d’affaires, sur la parcelle de 12.000 mètres carrés que possède à côté de sa tour : 35.000 mètres carrés de bureaux, de logements et – un peu – de commerces (Ls 14/11/2013). Qualifié – un peu vite, tant les exigences environnementales sont vagues – d’écoquartier par l’ex-ministre écolo Henry.
La SNCB a lancé de son côté une étude d’incidence pour la construction de 60.000 mètres carrés de bureaux rue du Plan incliné.


Et le groupe liégeois Circus est parti de sa salle Circus  de la place des Guillemins (le métier de base du groupe Ardent est les salles de jeux) pour racheter petit à petit neuf bâtiments : le café L’Express, le célèbre café Le Century, suivi de la Brasserie et de l’Hôtel du Midi. On poursuit dans la rue des Guillemins avec l’Hôtel Métropole, puis l’Hôtel des Nations. Deux petits bâtiments ensuite occupés par un night-shop et une cordonnerie. Et enfin, le non moins célèbre restaurant Le Duc d’Anjou. Sans oublier à l’arrière de tous ces bâtiments, la miroiterie Maretti. La surface globale du site est d’environ 5.000 m2 au sol (Ls 3/10/2012). 5000 m2 au sol, et quelques mètres grignotés sur le domaine public : le
projet présente une rupture d’alignement important au niveau de la rue des Guillemins, avec un cube de verre qui ressort. A multiplier par le nombre d’étages : il n’y a pas de petits profits. Circus veut y construire un ensemble immobilier ‘cohérent’ qui comprendra un hôtel de 100 chambres, des surfaces commerciales au rez-de-chaussée, des bureaux (11.500 m²) et des logements aux étages. Et bien sûr un important parking.  Je croyais que ce promoteur jouait dans la cour des petits par rapport à Fedimmo ou Infrabel. Un peu naîf de ma part.. Un des administrateurs - privé - chez Immo-Circus Wallonie est Philippe Buelen. Ca lui rapporte 2.000 euros par mois. Ce cdH est le chef de cabinet du ministre wallon Maxime Prevost. Il est cité dans le scandale Publifin. Il est aussi administrateur de Newin et président faisant fonction de la Sogepa (LLB 18/1/2017). Immo-Circus, Infrafel, Fedimmo: ça fait beaucoup de bureaux ! Mais ça pose surtout la question : comment amener ces milliers de gratte-papiers sur leur lieu de travail. Bien sûr, il y a la gare. Mais le REL (Réseau Express Liégeois) est postposé à chaque tour de vis budgetaire. Et le montage financier PPP pour le tram vient d’être refusé par l’Europe…

Un nouvel axe : de la gare vers le centre commercial Médiacité

La Ville et Infrabel se disputent depuis une décennie sur cette esplanade. Les deux se sont mis d’accord sur un axe de la gare à  la Mediacité, de l’architecte Ron Arad. Calatrava a eu ses fontaines et sa pelouse. La Ville a soutenu Fedimmo. On a inauguré en 2016 d’abord le nouveau musée de la Boverie, et ensuite la nouvelle passerelle, pièce maitresse dans ce dispositif.  Et on a même trouvé des fonds pour rénover la tour cybernétique de 52 mètres de haut de Nicolas Schöffer. En même temps on a essayé d’apaiser le trafic sur les quais. Dont il faudra peut-être réaménager une partie pour le Tour de France 2017… Faire et défaire, ça crée de l’emploi…

Greisch et la belle liégeoise

La ‘Belle Liégeoise’ est l’oeuvre du bureau d’ ingenieurs Greisch, et l’atelier français de Michel Corajoud. René Greisch est décédé en 2002, et c’est son bureau qui a participé à la construction par lançage du pont de Millau: deux kilomètres et demi au-dessus de la vallée du Tarn, en France. Le bureau a aussi collaboré avec Calatrava. Heureusement : suite à leurs calculs la structure a été alourdi de 30%. Comme je viens de dire : on peut prendre Calatrava comme artiste, mais on a intérêt à le faire encadrer pour la technique…
Le pont de Wandre de Greisch (1987)  a été classé patrimoine historique majeur en 1993, à peine six ans après sa construction. Ce pont a un jumeau, à Ben Ahin. Techniquement Ben Ahin est encore plus intéressant : le tablier a été construit parallèlement à la Meuse en même temps que la construction du pylône. Après la mise en tension des 40 haubans, l'ouvrage a été amené dans sa position définitive par rotation autour de l'axe du pylône. D'un poids total de 16000 T, c'est l'ouvrage le plus lourd mis en place par rotation à l'époque de sa construction. Mais pourtant, Ben Ahin n’est pas reconnu comme monument.
pont de Wandre - photo Ernst Van Loon
Dans le cadre des journées du patrimoine 2012, le Bureau Greisch a présenté une exposition, DANS le pont de Wandre même. A cette occasion les éditions Mardaga et Prisme ont sorti « Les Missions de l’Ingénieur – Le bureau Greisch ». En 2015 Greisch a eu encore une exposition au Grand Curtius, avec un nouveau livre "René Greisch, ingénieur architecte", par Pierre Henrion.
La ‘pièce d’essai’ de René Greisch a été le viaduc de Remouchamps (939 mètres) sur l’autoroute E25. Les ponts à Lixhe et  à Lanaye (1982), c’est lui. Le pont de Hermalle de 1985 est reconnu le « plus bel ouvrage d’art en acier de Belgique » (1986) et distingué par le prix de la Convention européenne pour la construction métallique (1987). Et le nouveau pont d'accès à la plateforme multimodale du Trilogiport d'Hermalle est sûrement promis à des prix aussi. 
http://www.pbase.com/ernst/renegreisch voici une série de belles photos de ses ponts.

Théroigne, amante du carnage, excitant à l’assaut un peuple sans souliers

La Belle Liégeoise était aussi le surnom de Théroigne de Méricourt, qui a joué un rôle dans la Révolution Française. Cette féministe avant la lettre a appelé en 1792 à former un bataillon d’amazones. Charles Baudelaire écrivait dans Les Fleurs du Mal : « Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage, / Excitant à l’assaut un peuple sans souliers, / La joue et l’œil en feu, jouant son personnage, / Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers ? »
Fille de Pierre Theroigne, laboureur à Xhoris et d’Élisabeth Lahaye, de Marcourt dans le pays de Liège, elle s'enfuit de ce milieu familial pour devenir dame de compagnie d’une femme du monde d'origine anglaise, madame Colbert. Elle rencontre ainsi un castrat italien, Giusto Fernando Tenducci. Je n’en aurais pas parlé si en passant je n’avais pas appris que la castration, tout en étant illégal et interdit par l’église, n’a pas empêché l’église catholique de faire appel à des ‘castrati’ jusqu’en 1902. Cecilia Bartoli  a fait un cd sur les castrati. Et encore pour la petite histoire : Tenducci avait été marié en 1766. Il avait réussi à faire annuler ce mariage avec l’argument que ce mariage n’avait jamais été consommé.
Mais revenons à Théroigne que nous retrouvons en 1789 dans Paris révolutionnaire où elle tient un salon où se retrouvent Sieyès, Camille Desmoulins, Pétion, Brissot, Fabre d'Églantine etc. qui la

Theroigne de Mericourt Felix Labisse 1971
surnomment « la Belle Liégeoise ». Fin 1790 elle croit fuir ses créanciers et rentre dans son pays natal. Mauvaise idée : elle s’y fait arrêter en février 1791 par les autrichiens qui la considèrent comme une révolutionnaire dangereuse. On l’interroge dans le fort de Kufstein et ses ‘Confessions’
sont même publiées en 1792, en cinq parties, s’il te plait. Strohl-Ravelsberg a publié en 1892 ‘Les Confessions de Théroigne de Méricourt, la belle Liégeoise’, sur base du procès-verbal inédit de son arrestation au pays de Liège, qui fut dressé à Koufstein (Tyrol), en 1791, et , d'après une autobiographie écrite au crayon par Théroigne et reposant aux Archives de Vienne.
Le journaliste Raymond Haine a écrit sur cette base une pièce de théâtre en guise de réhabilitation de cette belle Liégeoise, présentée comme une femme à l'existence libertine, injustement baptisée la Jeanne d'Arc impure. Lors des manifestations commémoratives du bicentenaire de la Révolution, Elisabeth Roudinesco se basera sur ce texte intéressant à plus d’un titre pour un livre.
Manifestement l’empereur autrichien Leopold II et son chancelier Kaunitz ont géré cette arrestation comme une affaire d’état. Et ils la libèrent. On pourrait penser qu’ils la jugeaient inoffensive, voire déréglée. Mais pourquoi ils lui remettent alors un beau viatique ? Cela n’est compréhensible que dans l’hypothèse où ils espèrent qu’elle soutiendra la fraction belliciste de Danton… J’ai dit qu’elle se faisait entretenir à Paris par Brissot, dénoncé par Camille Desmoulins dans ses pamphlets ‘L'Histoire des Brissotins’ et ‘ Jacques Pierre Brissot démasqué’. Desmoulins accusait les Girondins d'entretenir des relations secrètes avec les Prussiens à l'époque de la bataille de Valmy (20 septembre 1792) et
d'une entente secrète avec les puissances étrangères. Le fait était avéré : Brissot appartenait au comité anglo-prussien qui avait fait place au comité autrichien créé par Marie-Antoinette d'Autriche en 1791.
Certes, c’est Machiavellique, et cette hypothèse suppose que notre ‘aventurière’ avait quand même une influence certaine, du moins dans l’esprit de Léopold et de Kaunitz, qui étaient loin d’être des imbéciles et qui avaient d’ailleurs acceuillis dans leurs Etats de Brabant le révolutionnaire liégeois Gosuin, après la restauration du Prince-Evêque. Selon certaines sources elle aurait joué un rôle dans la révolution brabançonne aussi. A l’occasion, je vais un peu approfondir cet aspect. 

Toujours est-il que le 26 janvier 1792, elle fait une entrée triomphale à Paris où, favorable à la guerre, comme Danton et les Girondins, elle tente de créer une « phalange d'amazones ». Les Montagnards de Robespierre s’opposent à cette guerre qui ne saurait que de plonger la jeune république dans la défaite et la restauration.
 Le 13 mai 1793, elle est prise à partie par des femmes jacobines – les Tricoteuses - qui la traitent de brissotine, de girondine, la dénudent et la fessent publiquement. Certains expliquent l'origine de sa
folie par cette fessée. Mais elle peut s'expliquer aussi par sa neurosyphilis. Entre 1812 et 1817, elle est examinée par le médecin aliéniste Jean-Étienne Esquirol qui en fait son portrait. Elle meurt à l'hôpital de la Salpêtrière en 1817 après avoir passé les 23 dernières années de sa vie à l'asile.
Théroigne était certes une aventurière, voier même un agent double,  comme on voit dans toutes les révolutions. Mais son influence est loin d’être négligeable, même s’il est difficile de faire la part des choses, vu le tas de mythes qu’on a tissé autour de sa personne, dans les noyaux royalistes comme chez les révolutionnaires. Encore deux siècles plus tard Daniel Bensaid, un des leaders de mai 68, en rajoute une couche en publiant une lettre non décachetée de Théroigne de Méricourt, datée du 8 thermidor retrouvée dans les papiers du Robespierriste Saint Just, décapité le 10 thermidor. Il n’y avait plus personne pour décacheter la lettre de Théroigne : « Citoyen Saint-Just, je suis toujours en arrestation. Je vous ai écrit pour prier de m’envoyer deux cents livres et de venir
Mlle Thérouène
me voir ; je n’ai reçu aucune réponse. J’ai mille choses à vous dire. Il faut établir l’union ; il faut que je puisse développer tous mes projets, continuer d’écrire ce que j’écrivais. J’ai de grandes choses à dire. Je n’ai ni papier, ni lumière, ni rien… Je suis fâchée de n’avoir jamais pu vous parler avant mon arrestation. Je me suis présentée chez vous. On me dit que vous étiez déménagé… Je puis encore tout réparer, si vous me secondez …
 »
Cette lettre est citée par Élisabeth Roudinesco dans son livre ‘Théroigne de Méricourt’ de 1988, p. 161.  Je n’en conteste pas l’authenticité. Mais elle ne fait que de brouiller la position de Théroigne entre Montagnne et Gironde.
Tout ça pour vous rendre compte à quel point il est difficile de rendre un jugement objectif de son rôle. Mais couvrons lors de notre balade ce jugement de l’histoire par le manteau de l’amour en retenons que notre belle liégeoise était une révolutionnaire. Il faut la part de mythe dans le nom d’une passerelle qui prendra sa place à côté de celle de la Régence ou celle de Hennebique que nous verrons de l’autre côté de la Boverie..
portrait de Théroigne par J-E Esquirol
Jean-Etienne Esquirol médecin aliéniste fait réaliser ce portrait en 1816, à La Salpétrière. Elle est alors âgée de 54 ans. Elle meurt l'année suivante. Il publie ce portrait dans Les Maladies mentales, en 1836
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La Boverie : what’s in a name ?

L’architecte Rudy Ricciotti nous a fait un nouveau musée, la Boverie, en collaboration avec le cabinet liégeois p.HD. Enfin, pas tout à fait nouveau. Ricciotti a créé une extension d’un bâtiment qui date de l’expo universelle de 1905. Il l’a fait avec beaucoup de respect pour ce patrimoine. Au point même qu’il a proposé, avec le lyrisme qu’on lui connaît, de classer ses fondations, “premier bâtiment avec des pieux Franki”.
Notre architecte a à son palmarès le Mucem à Marseille. Il a créé une grande aile vitrée face à la Meuse, de 1 200 m², avec des vitrages hauts de 7,5 mètres, posée sur des pilotis et intégrant des colonnes en forme de troncs d’arbres comme ceux qui longent le fleuve. Il rêve « de la laisser allumée toute la nuit pour que cette aile soit comme un sourire adressé à Liège”. Le problème est que ce projet de 27,6 millions d’euros a jusqu’à maintenant juste servi comme cafet. Lors de l’expo ‘En plein Air’ l’aile vitrée était quasi vide, avec seulement deux petits cubes dans lesquels on a placé des tableaux. L’expo suivante ‘Rue de Boétie’ ne l’utilise pas du tout…
la nouvelle aile de la Boverie: un cafet?
Jusqu’à maintenant elle n’a servi que pour des réceptions. L’architecte explique que pour son aile vitrée il y verrait plutôt de la sculpture. N’aurait-on pas discuté avec lui ce qu’on allait mettre dedans ? Selon Paul Hautecler, l’architecte associé à Rudy Ricciotti, « au départ le nouveau musée avait été conçu pour de l’art contemporain ». Ricciotti: “Entre deux expos, il faut le laisser vide pour qu’on y fasse la fête(LLB 6/5/2016). A cette heure, c’est même pendant les expos qu’on y fait le vide

Une statue du ‘sulfureux’ Jef Lambeaux

Devant le musée, côté roseraie, une statue de Jef Lambeaux. Le faune mordu avait été exposée en 1903 au Salon triennal de Bruxelles et, un an après, à l'Exposition internationale des Beaux-Arts de Düsseldorf et à l'Exposition universelle de Saint-Louis, où elle remporte une médaille. En 1905, l'Exposition universelle de Liège voulait l’installer à la Boverie. Elle reçoit les éloges  notamment d'Auguste Rodin, mais s'attire les foudres du journal catholique "La gazette de Liège" et du vicaire Schoolmeesters. On renvoya l’œuvre qui se cassa en chemin. L’Etat en fit faire néanmoins un autre exemplaire. Le conseiller communal Charles Magnette, soutenu par l'échevin des Beaux-Arts Alfred Micha, préconise l'achat de l'oeuvre pour réparer l'outrage fait au sculpteur anversois. "Le faune mordu" est acquis par la Ville de Liège et intègre ainsi les collections du Musée des Beaux-Arts. Il faudra attendre les années 50 pour que la statue soit installée dans la roseraie du parc de la Boverie.
On doit au ‘sulfureux’ Jef Lambeaux  la statue de Brabo à Anvers, et le pavillon des passions humaines au Cinquantenaire dans un bâtiment d’Horta. Les "passions humaines » étaient une commande publique et l’Etat, fier du résultat, en fit un double en plâtre exposé dans nombre d’expos universelles. A Bruxelles aussi Lambeaux s’attire les foudres des "culs serrés". Jean Delville eut "un haut-le-cœur devant un groupe aussi colossal que nauséatif de grasses hétaïres de ruelles de ce Michel-Ange du ruisseau". Le pavillon fut fermé jusqu’il y a peu. Le plus piquant fut quand le roi Baudouin offrit un bout du parc du Cinquantenaire pour y bâtir une mosquée et que les religieux y découvrirent avec horreur la saine sensualité de ces bacchantes.
"La Nymphe du Bocq" aussi, qui trône aujourd’hui devant l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles, resta dans ses caves jusqu’en 1976 à cause de "bons esprits" du XIXe siècle qui la jugeaient trop indécente (llb 29 novembre 2008).
 
Zie dezelfde wandeling in het nederlands http://huberthedebouw.blogspot.be/2016/12/wandeling-door-de-vurige-stede-luik-van.html

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