vendredi 17 novembre 2017

34ième balade-santé MPLP - Naniot- sainte walburge


Notre 34ième balade santé mplp de décembre 2017 est partie de l’église de Sainte Walburge. Comme points forts dans cette balade : la cité Naniot, et le Parc de la Paix.

Eglise Sainte-Walburge

Cet édifice de style néo-gothique est de 1879, à l'emplacement d'un précédent sanctuaire élevé en 1614.  Voici la description du bâtiment de l'architecte Joseph Rémont dans l’Inventaire du Patrimoine Immobilier Culturel (IPIC): « Plan en croix latine, présentant une tour occidentale, trois nefs de quatre travées, un transept et un choeur fermé par une abside à cinq pans. Maçonneries en moellons de grès et calcaire. Baies en tiers-point, géminées aux nefs. Bâtières. A l'intérieur, arcades en arc brisé retombant sur des colonnes de calcaire; voûtes sur croisées d'ogives. Mobilier néo-gothique homogène. Fonts baptismaux datés de 1620, classés en 1986 ». C’est très jargon architectural, mais retenons que cette église a un charme certain.

Malgré Napoléon, une concession à perpét pour la famille Orban

Autrefois, un cimetière ceinturait toute l'église Sainte-Walburge. La loi républicaine française de 1801 interdit d’inhumer autour des églises. Un décret de Napoléon du 12 juin 1804 le confirme et Liège définit 3 nouveaux cimetières: Robermont, les Bayards (supprimé en 1816) et le cimetière de la  rue Naimette, supprimé en 1821. En 1874, un second grand cimetière (20 hectares) est créé de l'autre côté de la vallée : le cimetière de Sainte-Walburge. J’y ai organisé une balade sante. Voir mon blog http://hachhachhh.blogspot.be/2015/10/16ieme-balade-sante-de-notre-maison.html

En 1855, alors que la Ville de Liège envisage de fermer définitivement le cimetière autour de l’église de Sainte-Walburge, la famille Orban y demande une concession à perpétuité en échange de la cession de terrains avoisinants. Le cimetière paroissial restera encore vingt ans, et sera seulement désaffecté lors de la construction de la nouvelle église en 1878. Seul le monument Orban fut sauvegardé.
Mais qui est cette famille Orban qui a défié ce décret de Napoléon ? Ses origines sont modestes : Michel-Joseph Orban épouse vers 1779 une coiffeuse de renom.  Lui ouvre un commerce de parfumerie.  Il commercialise une pommade de sa composition qu’il dénomme « A la reine », une teinture, avant la lettre, pour cheveux, qui rencontre un grand succès. Il fit aussi une juteuse spéculation sur l’assignat et produisit de la chicorée.  En 1804, il investit dans l’industrie charbonnière et obtient la concession charbonnière de Bonne-Fin.  Nous sommes monté sur le terril de Bonne lors de notre 30 ième balade santé à Rocourt en mai 201.
En 1815, Orban se jette (avec de nouveaux profits) dans la spéculation immobilière au centre de Liège.  Il décède en 1833. Son fils Henri-Joseph Orban-Rossius (1779-1846) possédait six charbonnages, deux fabriques d'acier, et beaucoup d'autres activités industrielles.  Il y plaça ses 14 enfants qui de plus se marièrent avec des membres d'autres familles " importantes" telle que les Lamarche, Nagelmackers et Simonis.  On retrouve ces Orban et apparentés non seulement dans les Conseils d’Administration de nombreuses Sociétés industrielles mais aussi en politique.
En 1840, sa fille Claire Orban épouse l’avocat libéral Walthère Frère, dit Frère-Orban. Grâce à la fortune de sa femme, Frère-Orban quitta le barreau pour la politique où il fut le défenseur des sociétés charbonnières, lui-même étant président de la S.A. de Bonne-Fin.  Fondateur du parti libéral en 1846 il en restera président jusqu'à sa mort, il fut ministre des finances pendant 17 ans et Premier ministre pendant 8 ans. C’est donc ce Frère-Orban qui obtient une concession à perpet devant l’église.
L’École Justin Bloom, devant nous, est de Joseph Lousberg, architecte officiel de la ville de Liège en 1889. Je n’ai pas réussi à avoir plus de renseignement sur le clos Petrus Stevartius, cet enfilement de maisons annoncées par un jardinet.

La Cité Naniot

Nous remontons par le Boulevard des Hauteurs dans la cité Naniot, dont le noyau primitif date de 1928-1930 : la Société coopérative «La Maison liégeoise» crée cette cité-jardin pour les expropriés de la rue Jamme en Outremeuse...
Mais les premiers bâtiments que nous voyons sont d’après guerre. Ce quartier fut construit en plusieurs phases, jusqu'après la deuxième guerre mondiale. Avec les immeubles de la Place Seelinger nous sommes dans les années 30. Cette place est reprise dans l’IPIC : « façades simples, hautes de trois niveaux, animées par les travées d'entrée créant des ruptures verticales dans la composition. Toitures en bâtière, excepté aux angles où des toitures mansardées et des pignons rompent la monotonie de l'ensemble et accentuent le caractère humain de l'architecture. Le centre de la place, planté d'arbres, a été récemment réaménagé ».
Via la Rue du fort de Lantin et la Rue Cdt Naessens nous arrivons dans la Rue Naniot, premier noyau de ce quartier charmant. On a cuit les premières briques à la briqueterie qui se trouvait à la plaine des sports de Naniot. On utilisait la terre argileuse de la colline de Naniot.
La nouvelle cité-jardin de 1921 répondait aux nouvelles normes en matière d'hygiène et de confort. Nous ne verrons qu’une partie : la cité se prolonge dans le boulevard Radoux et les rues avoisinantes. Puisqu’on est dans l’IPIC, je cite «un ensemble de maisons de style cottage, édifiées en 1930-1931 d'après des plans de l'architecte Melchior Jeurgen  En retrait dans des jardins, groupes de deux, trois ou quatre maisons, de deux niveaux, sous toiture de tuiles mécaniques à croupes, animées par des lucarnes rampantes ou en bâtière. Façades en brique, enduites à l'étage et percées de baies rectangulaire » (Rue Naniot 111-157 (impairs, 132-152 (pairs) et 260-282 (pairs).
Nous montons par ce qui reste d’un parc qui entourait un château. La chapelle remonte au XVIIième siècle, restaurée en 1924 par la Confrérie des Anges Gardiens. Cette confrérie a titillé ma curiosité. La Compagnie de Jésus se montra tou­jours très favorable au culte de l'Ange gardien, les Confréries seraient très nombreuses dans l'ancienne principauté de Liège. L'auteur de  L'Ange conducteur est le R.P. jésuite  Jacques Coret, arrivé à Liège en 1685 où il décède en 1721.
En 1683 paraissait à Liège L'Ange conducteur dans la dévotion chrétienne, ou Pratiques pieuses en faveur des âmes dévotes; avec une instruc­tion sur les grandes indulgences dont jouissent les personnes asso­ciées dans la Confrérie de l'Ange Gardien. Les éditions liégeoises de ce livre furent très nombreuses au cours du XVIIIe siècle, et l'un des libraires qui l'imprima fut Arnould Bronckart à l'enseigne de L'Ange Gardien (quoi d’autre ?), rue des Sœurs de Hasque.
De 1705 à 1707, de cet auteur, paraissaient à Liège en quatre volumes, sous le titre de La Maison de l'Éternité ouverte aux ver­tueux et aux pécheurs, tous ses  sermons, dénommés Étrennes, depuis 1662 jusqu’à celui de 1707. Dans la dédicace à l’Étrenne de 1696, faite à Liège, il décrit la fête qui eut lieu lorsque la statue de l’Ange gardien fut exposée solennellement au milieu de la nef de la cathédrale Saint-Lambert. Ainsi, grâce en grande partie au père Coret, Liège devint une des villes où la dévotion à l’Ange gardien fut très à l’honneur.
Cette chapelle fuit endommagé pendant la guerre 40-45, et restauré par la fabrique d’Eglise de Sainte Walburge qui en a profité pour la dédier à la Sainte Vierge… Il n’y avait probablement plus de confrères de l’Ange Gardien pour contester.
Via la Rue Peclers nous retrouvons le Boulevard des hauteurs.

Par le Chemin Michel Gobiet à Victor Hugo

Le Chemin Michel Gobiet nous ramène sur le Boulevard Victor Hugo. Notre écrivain décrit Liège «  gracieusement éparse sur la croupe verte de la montagne de Sainte-Walburge ». Un peu étrange quand même, quand on sait que sur cette croupe se trouve la citadelle. Il est néanmoins vrai que quand on regarde un peu cette carte de 1828 on peut s’imaginer qu’il y reste encore pas mal de cotillages. Et donc il ne ment pas quand il décrit la ville « entourée à perte de vue d’arbres, de collines et de prairies, avec encore assez de tourelles, assez de façades à pignons volutés ou taillés, assez de clochers romans, assez de portes-donjons comme celles de Saint-Martin et d’Amercœur, pour émerveiller le poëte et l’antiquaire même le plus hérissé devant les manufactures, les mécaniques et les usines. » (Le Rhin: lettres à un ami, 1842). D’où un siècle et demi plus tard trois étoiles pour le réseau de sentiers sur les Coteaux !  En 2011 il y a eu au Curtius  « Liège au temps de Victor Hugo ».

L’école Justin Bloom.

Nous nous arrêtons un moment devant une plaque sur l’école Justin Bloom.  
"JUSTIN BLOOM
OFFICIER RÉSISTANT A.S.
INSTITUTEUR COMMUNAL
À CETTE ÉCOLE
DONNA SA VIE POUR LA PATRIE
FUSILLÉ PAR LES ALLEMANDS
LE 4 SEPTEMBRE 1944"
Le Lieutenant Justin Bloom a dirigé un groupe de résistance "Vive" zone IV section Liège de l'Armée Secrète. Sa capture par les Allemands est dramatique: le Comte de Looz qui dirigeait le groupe trouvait que vu la grande quantité d'explosifs parachutés reçue, il conviendrait d'aider le groupe HOTTON, un service de sabotage qui travaillait dans le bassin métallurgique. Cela se fait par camion, monté par des gendarmes, ou pseudo-gendarmes belges, en tenue. Pas de chance: les boches les attendaient ! Julien BLOOM, pour sauver ses hommes, qu'il précédait en sidecar, revint sur ses pas. Il assura à l'ennemi que ses gendarmes n'étaient au courant de rien. Il sera fusillé à la Citadelle de Liège.
Une issue dramatique, d’autant plus quand on sait – après coup- qu’il y avait des indicateurs dans le groupe et que la stratégie de l’Armée Secrète était l’attentisme : ces explosifs qui ont coûté la vie à Justin Bloom étaient destinés à être stockés jusqu’à la libération. Je ne sais pas très bien non plus que penser de la grande naïvité de ces résistants, avec ces pseudo-gendarmes déguisés….
On retrouvera après la guerre le comte de Looz dans les milieux léopoldistes. D'après le livre "Qui a tué Julien Lahaut ?", le comte de Looz-Corswarem louait une annexe dans la propriété de la comtesse de Liedekerke de Pailhe où il hébergera Verbrugge qui probablement avait lancé une bombe fumigène lors de la prestation de serment de Baudouin 1°.
Quelques mots encore sur l’édifice,  « de style éclectique d'inspiration néo-Renaissance, construit en 1904-1905 d'après des plans de Joseph Lousberg. Sur un plan en U, ensemble de bâtiments en brique et calcaire sur soubassement de moellons de grès et calcaire. Façade de deux niveaux animée par trois avant-corps plus élevés, éclairés à l'étage par de larges baies à croisée en anse de panier. Autres baies rectangulaires à linteau métallique. Toiture en bâtière à faible pente ».

Le parc Jean Lejeune ou parc international de la Paix

Deux ronds points plus loin le Parc de la Paix


Selon Réinventons Liège, ce parc est un ancien champ de détritus, propriété de la Ville. Ce n’est pas tout à fait faux. Les carolos parlent encore de crassier pour désigner un terril. Le parc a en fait été aménagé sur un terril à flanc de coteaux. C’est ce que j’ai appris lors de la balade du 10 décembre 2017, de Chantal Graillet qui a habité à côté. Je pense à l’exploitation charbonnière de la Plomterie, située à Sainte-Walburge, dépendante de la concession de la Bonnefin , appartenant à MM. Orban qu’on a salué au départ de notre balade la concession à perpétuité devant l’église.
Ce siège d’exploitation  était l’un des plus productifs que possédât alors cette société. De nombreuses galeries à travers bancs, 320 voies de roulage et d’aérage, mesurant la plupart 5 à 900 mètres de longueur sur 2 mètres de haut et 2 à 3 mètres de large se rattachaient à cette mine. Le 15 septembre 1825 elle fut en peu d’instants , complètement inondé. Heureusement, grâce aux échelles inclinées dont cette mine se trouvait pourvue, les quarante-deux ouvriers qu’elle renfermait purent en sortir sains et saufs.
Le terril a été colonisé spontanément, voire de manière organisé. Les robiniers faux-acacias qui poussent là ont probablement été plantés sur ce terril parce qu’ils s’adaptent bien à ces sols acides. Il est drageonnant et peut faire en taillis des pousses de 20 m. ; plus le terrain est mauvais et plus il drageonne. Ce qui est idéal pour fixer les sols instables d’un terril. Il forme des bosquets parfois envahissants. Ce qui fait que ce terril en coteau était devenu le lieu d’activités qui fuyaient la lumière du jour.
C'est donc un arbre pionnier, se cantonnant aux terrains dégradés qu'il enrichit, en fixant l'azote par ses racines, étant une légumineuse.
Originaire l’Amérique du Nord, il est considéré chez nous comme une espèce invasive. Ne soyons pas plus sévère pour les arbres que pour les hommes : il a été importé en 1601 par arboriste de Louis XIII ce qui devrait lui donner des droits de cité…  Avec 3,2 millions d'hectares dans le monde, il est la troisième essence de feuillus de plantation après le peuplier et l'eucalyptus.
Il y a eu un éphémère projet immobilier Amelinckx dans les années 80 que je décris plus loin qui n’a pas trop perturbé le site.
Quand Brigitte Ernst est devenue échevine ECOLO, de 1982 à 1988, et lance la création du Parc de la Paix, les paysagistes décident, très judicieusement, de partir de cette végétation  typique des vieux terrils et se limitent à élaguer et ouvrir cette jungle qui avait poussé spontanément  entre la rue Jean Haust, la rue de Campine et la rue Montagne Sainte-Walburge.
http://biodiversite.wallonie.be/fr/3271-parc-de-la-paix.html?IDD=251661780&IDC=1881 Le Parc de la Paix est inscrit comme zone centrale au Plan Communal de Développement de la Nature. Il ne constitue pas seulement un maillon important du réseau écologique communal en prolongeant le site des Coteaux de la Citadelle (il mérite d’ailleurs d’être repris dans ces Coteaux trois étoiles au Michelin. On devrait mettre en avant cet aspect d’ancien terril boisé. « Entièrement entouré de zones bâties, cet espace vert présente un aspect sauvage assez remarquable. Il est constitué d'une ceinture boisée au sud et à l'est, et d'une partie centrale ouverte occupant une sorte d'amphithéâtre orienté vers le sud-ouest, où s'étendent des prairies de fauche piquetées d'arbustes. L'une des espèces animales les plus intéressantes est un amphibien, l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans), une espèce menacée. Ce parc communal est géré de manière extensive, les prairies étant traitées en fauche tardive ».

Je n’ai pas réussi à savoir pourquoi ce parc est parfois appelé aussi Parc Jean Lejeune. D’autant plus que Liège avait déjà un jardin Jean-Bernard Lejeune aménagé au début des années 1970, au-dessus du tunnel menant à l'autoroute A602-E25, avec sa Fontaine Sainte-Marie et sa sculpture L'Ombre, de l'artiste liégeoise Mady Andrien réalisée en 2002. Est-ce pour faire oublier les échevins Ecolo ? Si c’est ça, c’est raté, à mon avis, parce que personne n’associe Ecolo directement à la Paix.
Et de l’autre côté  j’aurais tout fait pour faire oublier l’échevin PS Lejeune qui est à la base du trou de la place Saint Lambert. Le plan Lejeune de 1968 prévoit de transformer la place Saint-Lambert en carrefour de voies rapides, Le projet d’une bretelle d’autoroute vers la Citadelle, c’est aussi Lejeune. J’apprends, en préparant cette balade, que ce projet de bretelle vers la Citadelle avait déjà connu un début de réalisation, avec l’expropriation d’une série de maisons dans la rue Ste Walburge au profit du promoteur immobilier Amelinckx. Sur le long amphithéâtre du parc, Amelinckx présente un projet. Pour élargir l’accès du futur hôpital de la Citadelle, le promoteur propose à la ville d’exproprier les maisons du côté gauche de la rue Ste Walburge. La société financerait les indemnités, élargirait la rue et bâtirait, sur la pente, un ensemble d’immeubles d’appartements (Sainte-Walburge... De rue en rue, Dusart Michel p.134).
Les propriétés ont été revendues après la faillite retentissante de ce promoteur immobilier…
Nous débouchons du Parc en haut de la Montagne Sainte Walburge. Jetons un petit coup d’œil sur le début du sentier qui va vers Favechamps, un autre triangle vert, qui débouché à 100 mètres de la Place Saint Lambert. Favechamps est aussi enfermé par le bâti que le parc de la Paix.

Le Théâtre Le Moderne

Nous prenons sur quelques mètres la rue Sainte Walburge. Sur notre gauche, le Théâtre Le Moderne, créé en 1985 dans un ancien cinéma du quartier  de 1928. Il y a deux salles de spectacle, la grande d'une capacité de 120 places et la petite d'une capacité.  Le cinéma était inoccupé depuis le milieu des années 60. "C’était un cadeau empoisonné mais heureusement, ceux qui l’ont accepté avaient le feu sacré, nous dit Claire Heuskin, en charge des relations publiques. Il y avait alors un foisonnement de troupes de théâtre amateur et la Ville de Liège avait sélectionné plusieurs sites dont elle s’était rendue propriétaire. Elle a proposé cet immeuble avec un bail emphytéotique et l’obligation de tout remettre en état".
Tous les deux mois, le cafétéria du Moderne accueille une exposition de photographie sous la houlette de l'association de photographes « Priorité à l'ouverture ».

L'ancienne voie médiévale de Liège à Tongres

La rue Sainte Walburge est le point de départ de plusieurs axes routiers importants. Sur notre gauche la Vieille Voie de Tongres qui se dirige par la rue de l’Arbre Sainte Barbe vers Juprelle (et Tongres !). Dans le prolongement de la rue Sainte Walburge la Chaussée de Tongres qui remonte lui à 1712 quand les Etats de Liège projettent une chaussée pavée de Liège à Tongres d’une largeur de 60 pieds. En 1725 commencent les expropriations. En 1740 Li grande paveye était prête. Louis XV y passe en 1747 lors de sa visite du champ de bataille de Rocourt.
En parallèle à la vénérable Vieille Voie de Tongres l’autoroute roi Baudouin a été commencée en 1956 et achevée en 1964.
Pour être complet, la p’tite paveye reliait Ans à Glons. C’est aujourd’hui la rue François Lefebvre et la rue Provinciale.
De ces trois axes il n’y a que la Vieille Voie qui ne connait pas des problèmes de mobilité. Si ce n’est des problèmes de parking pour les riverains (stationnement alterné).

L’Impasse de Vottem

Nous prenons la rue de Vottem sur notre droite, et ensuite l’Impasse de Vottem sur notre gauche. C’est un lieu très bucolique. Sur une carte de 1879 le fond des Tawes s’appelle rue du fond de Rouwa.  Lors de ma reconnaissance je n’ai pas retrouvé ce ruisseau, et encore moins ce qui reste du moulin Picha. Le ruisseau des Tawes (ou Roua) disparait très vite dans les égoûts jusqu’au moment où un orage rappelle son existence.
Nous avons une vue unique sur ce qui reste des cotillages (je préfère hortilonnages) entre Ste Walburge et le Thier à Liège. L’impasse de Vottem n’a pas volé son nom : elle débouche sur  un ancien chemin vicinal qui est aujourd´hui tombé en désuétude comme d’ailleurs le chemin n° 33 qui relie le bas de la rue de Vottem à la rue de la Chaîne et qui existerait encore sous la forme d´une servitude. Mais le passage est repris dans une balade éditée par le Tourisme de Liège et sur la carte outdoors de viamichelin. Au Boulevard Fosse Crahay on m’a montré la grille qui ferme le passage. Je serai tenté de demander le passage, ou au moins envoyer une remarque au service de tourisme de Liège pour qu’ils interviennent pour fair restaurer cette servitude.

La Ferme des enfants

Créée en 1987, la Ferme des enfants organise, depuis 1994, des activités scolaires et extrascolaires axées  sur la découverte de la vie à la ferme (les soins aux animaux, le jardinage du potager et du verger, la filière du lait, ...),  l’alimentation saine (la fabrication du pain, du fromage, ...), la connaissance de la nature (la vie de la mare, la découverte des arbres et des arbustes, ...), la protection de l’environnement (la fabrication de papier recyclé, le tri et le recyclage des déchets ménagers, le compostage, ...).
A l’arrière de la Ferme, sur une superficie de 25.000 m², l’arboretum et la mare sont utilisés pour les activités de découverte de la nature et les animaux sont gardés dans des enclos et une grande pâture.
Bibine la truie, Breugel l’âne, Titus, le double-poney.
Christine Mélon : «Les groupes scolaires ne sont pas du tout les seuls à venir. Nous avons des anniversaires pratiquement tous les mercredis et week-ends, les stages durant les vacances scolaires, divers ateliers, depuis quelque temps les dimanches en famille, etc. Il y a toujours de l’animation
La Ferme des enfants au n° 48, Vieille-Voie-de-Tongres figure à l’inventaire du patrimoine monumental de laBelgique : « Ancien bâtiment agricole datant du 17e siècle, en brique peinte et calcaire, très remanié. Accès par un large porche cintré à clé. Percements constitués de baies autrefois à croisée, de la fin du 17e ou du début du 18e siècle, ou de grandes baies rectangulaires datant de la fin du 18e et du 19e siècle. Bâtières à croupes ».

Ste Walburge et sa Fête des Fous

En sortant de la ferme par la Vieille Voie de Tongres, vous passerez peut-être devant le local de la Fête des Fous.  Au Moyen Âge, la Fête des Fous était célébrée le jour des Saints-Innocents. On l’appelait également Fête de l’Âne, des Sous-Diacres ou encore des Libertés de Décembre. « Un carnaval pour les impatients,  où tout devenait cul par-dessus tête: les misérables prenaient le rôle des puissants, les pauvres jouaient les riches et on faisait la java», explique Vincent Brichet, «pape des Fous» de Sainte-Walburge, président de la confrérie du même nom. «Qui était puissant à l’époque? L’Église, évidemment. Du coup, elle a entrepris de mettre fin à cette tradition.» Dans les années 1970 quelques habitants du quartier Sainte-Walburge la remettent au goût du jour. Cette fête début septembre est la deuxième fête populaire de quartier de la Cité ardente (40000 personnes, s’il te plait), la première restant bien entendu celle du 15 août en Outremeuse.. « Nous recevons nos édiles à la Fête des Fous et nous les brocardons. Cela se fait gentiment, maintenant. Mais au Moyen Âge, c’était quand même du costaud», sourit Vincent Brichet. Lors de cette Fête il y a aussi le Jogging des Fous, les Auberges Espafolles, la parade, la marche aux flambeaux etc.

Sources

https://www.i6doc.com/fr/book/?GCOI=28001100253230 Sainte-Walburge... de rue en rue
Michel Dusart. C’est un long récit : une voie traversait déjà le site à l’époque gallo-romaine, avant même la naissance de Liège. Du lieu "Sainte-Walburge", on trouve la première trace écrite en 1078. L’appellation "faubourg" n’a été officiellement supprimée qu’en 1877.
http://www.faubourgwalburgis.be/media/echo/Echo20.pdf Il suffit de changer le chiffre 20 pour consulter tous les numéros

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